mardi 31 janvier 2012

Les mauvaises façons du Bâtiment


La lecture de l'actualité d'un blog sympathique,( Flamberge ), nous donne l'occasion de parler d'un véritable problème de fond de notre société.

Les nouveaux propriétaires d'un tout nouveau lotissement se retrouvent, quelques mois après leur installation, victimes de terribles dégâts des eaux résultants de malfaçons. Les conséquences sanitaires potentielles sont inquiétantes
, les risques électriques sont avérés, bref, si ce n'est pas encore fait, passez voir les photos sur le blog, c'est édifiant !

Au travers des différents échanges, on se rend compte que chacun se renvoie la balle quant a sa responsabilité, jouant d'arguments fallacieux. Le fond du problème est le suivant: comment savoir quel corps d'état est responsable et surtout QUI ?

On ne rentrera pas dans le détail du statut juridique de l'entreprise de gros oeuvre, du maitre d'ouvrage et nous irons directement au niveau de l'ouvrier exécutant. Qui est il ? Nous parlerons d'une manière générale, étant parfaitement conscient qu'il y a des entreprises honnêtes et respectueuses de leur travail.

Très souvent donc, ces ouvriers ont le profil type des cibles des ministres de l'intérieur. Les deux derniers ont d'ailleurs fait montre d'un zèle particulier dans la chasse aux individus qui travaillent pour nourrir une famille, donner une chance à leurs enfants, voire qui payent des impôts mais qui sont irréguliers.

Certains travaillaient déjà dans le bâtiment dans leur pays d'origine mais avec d'autres méthodes, d'autres feraient n'importe quoi, dans n'importe quelle condition pour pouvoir manger un peu, voire se loger.

Ce gouvernement en fait des cibles, des opportunités statistiques prouvant leur efficacité en matière de braconnage sur les terres Lepennienes, connues pour vouloir renvoyer chez eux les non-gaulois.

En réalité, ce sont les premières victimes de l'économie si particulière du Bâtiment. Les pouvoirs publics ne passent jamais devant les centrales d'achat du bâtiment, devant lesquelles de pauvres hères vous courrent après, prêt à se louer quelques dizaines d'euros la journée. Jamais les forces de l'ordre ne s'y intéressent et ce serait pourtant si simple pour remplir les quotas ...

Ce sont des victimes car ce sont elles qui sont chassées par les uns, surexploitées par leurs autres et en la matière, les petites entreprises jouent à égalité avec les plus grandes. Et le risque est parfaitement connu et calculé par ces majors de la construction. C'est même précisément pour cela qu'il y a tellement de branches différentes au sein d'un même groupe. Car construire un lotissement de maisons individuelles ou un collectif fait appel aux mêmes techniques, aux mêmes maçons, aux mêmes couvreurs etc.

Vous devinez alors la vraie raison ?
Alors voici des éléments de réponses: si une des branches se faisait prendre la main dans le sac, si l'affaire n'était pas étouffée et si la branche était condamnée par la justice, elle ne pourrait plus concourir dans les appels d'offre publics. Alors si ce scénario catastrophe se réalisait, la branche serait dissoute mais telle une hydre aux multiples têtes, la division d'à côté se trouverait soudainement et fortuitement en mesure de répondre aux appels d'offres !

Que pouvons nous faire pour aider ces ouvriers victimes d'une forme d'esclavagisme moderne ?

La solution n'est pas techniquement difficile mais elle demande du courage politique et de l'honnêteté.  Elle dépend également des pouvoirs publics et des acteurs locaux.

Pour les pouvoirs publics, ce serait de systématiquement poursuivre et condamner, lourdement et pas seulement financièrement, les entreprises qui agissent comme des esclavagistes et de protéger les salariés, même et surtout ceux qui sont irréguliers. Dans le même temps, le législateur limite le niveau de sous-traitance à deux rangs. Aujourd'hui, il n'y a aucune limite.

Pour les acteurs locaux, s'engager au travers des appels d'offres à ce que chaque intervenant soit identifié, documents à l'appui et CONTRŌLER.

Bénéfices attendus:
Ne plus avoir de situations comme celle vécue par les habitants cités au début;
Du travail pour nos entreprises françaises;
Devant ce surcroit de travail, elles devront embaucher de la main d'oeuvre. Les irréguliers d'hier, qui connaissent le travail, pourront devenir la main d'oeuvre légale de ces entreprises.

Il nous faudra bien du renfort pour réaliser les ambitions de notre Président...

"Demander au législateur de mettre un terme à la hideuse exploitation du pauvre par le riche, c'est faire acte de patriotisme, d'humanité".  François Arago

Le Trublion





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