lundi 16 avril 2012

Un dialogue d'actualité...

Le "diable rouge" est une pièce de théâtre écrite par Antoine Rault en 2009. Elle retrace les dernières années de la vie de Mazarin. L'extrait qui suit met en scène Colbert dans sa préparation au rôle de 
Surintendant, c'est à dire de gestionnaire du Trésor...

La pièce s'appuie sur des éléments historiques, il est donc fort possible que ce dialogue ait eu lieu...

"...
- Colbert : Pour trouver de l’argent, il arrive un moment où tripoter ne suffit plus. J’aimerais que Monsieur le Surintendant m’explique comment on s’y prend pour dépenser encore quand on est déjà 
endetté jusqu’au cou…

- Mazarin : Quand on est un simple mortel, bien sûr, et qu’on est couvert de dettes, on va en prison mais l’État… L’État, lui, c’est différent. On ne peut pas jeter l’État en prison. Alors, il continue, il creuse la dette! Tous les États font cela.

- Colbert : Ah oui ? Vous croyez ? Cependant, il nous faut de l’argent et comment en trouver quand on a déjà créé tous les impôts imaginables ?

- Mazarin : On en crée d’autres.

- Colbert : Nous ne pouvons pas taxer les pauvres plus qu’ils ne le sont déjà.

- Mazarin : Oui, c’est impossible.

- Colbert : Alors, les riches ?

- Mazarin : Les riches, non plus. Ils ne dépenseraient plus. Un riche qui dépense fait vivre des centaines de pauvres.

- Colbert : Alors, comment fait-on ?

- Mazarin : Colbert, tu raisonnes comme un fromage ! Il y a quantité de gens qui sont entre les deux, ni pauvres, ni riches… Des Français qui travaillent, rêvant d’être riches et redoutant d’être pauvres ! C’est ceux-là que nous devons taxer, encore plus, toujours plus ! Ceux là ! Plus tu leur prends, plus ils travaillent pour compenser… C’est un réservoir inépuisable.
..."

Extrait du « Diable Rouge ».

Une vérité qui même s'il elle n'est pas historique, n'en reste pas moins vraie, qu'en pensez-vous ?

Le Trublion 




samedi 3 mars 2012

Victor Hugo connaissait il notre Président ?



A l'origine (1848), le texte est une description inspirée de Victor Hugo décrivant Napoléon. Nous en avons retiré le nom mais si vous trouvez une ressemblance avec un autre despote, ce ne serait bien sûr, que pure coïncidence... 

C'est un homme de moyenne taille, […] c’est un personnage vulgaire, puéril, théâtral et vain. Certes, ce cerveau est trouble, ce cerveau a des lacunes, mais on peut y déchiffrer par endroits plusieurs pensées de suite et suffisamment enchaînées. C’est un livre où il y a des pages arrachées. A tout moment quelque chose manque. Il a une idée fixe, mais une idée fixe n’est pas l’idiotisme.

Il sait ce qu’il veut, et il y va. A travers la justice, à travers la loi, à travers la raison, à travers l’honnêteté, à travers l’humanité, soit, mais il y va. Ce n’est pas un idiot. C’est tout simplement un homme d’un autre temps que le nôtre. Il semble absurde et fou parce qu’il est dépareillé.

Seulement il oublie (ou il ignore), qu’au temps où nous sommes, ses actions auront à traverser ces grands effluves de moralité humaine dégagés par nos trois siècles lettrés et par la révolution française, et que, dans ce milieu, ses actions prendront leur vraie figure et apparaîtront ce qu’elles sont, hideuses.
Il se laisse volontiers entrevoir socialiste. Il sent qu’il y a là pour lui une sorte de champ vague, exploitable à l’ambition.
Alors il ne parle pas, il ment. Cet homme ment comme les autres hommes respirent. Il annonce une intention honnête, prenez garde ; il affirme, méfiez vous ; il fait un serment, tremblez. Machiavel a fait des petits.

Annoncer une énormité dont le monde se récrie, la désavouer avec indignation, jurer ses grands dieux, se déclarer honnête homme, puis au moment où l’on se rassure et où l’on rit de l’énormité en question, l’exécuter...

On est de son cercle intime ; il laisse entrevoir un projet qui semble, non immoral, on n’y regarde pas de si près, mais insensé et dangereux; on élève des objections ; il écoute, ne répond pas, cède quelquefois pour deux ou trois jours, puis reprend son dessein, et fait sa volonté.
Grâce à cette façon de faire, il a toujours à son service l’inattendu, grande force ; et, ne rencontrant en lui-même aucun obstacle intérieur dans ce que les autres hommes appellent conscience, il pousse son dessein, n’importe à travers quoi et touche son but.
Il recule quelquefois, non devant l’effet moral de ses actes, mais devant l’effet matériel.

Dans ses entreprises il a besoin d’aides et de collaborateurs ; il lui faut ce qu’il appelle lui-même "des hommes". Diogène les cherchait tenant une lanterne, lui il les cherche un billet de banque à la main et il les trouve.
De certains côtés de la nature humaine produisent toute une espèce de personnages dont il est le centre naturel et qui se groupent nécessairement autour de lui selon cette mystérieuse loi de gravitation qui ne régit pas moins l’être moral que l’atome cosmique.

Aujourd’hui il en est environné, ces hommes lui font cour et cortège ; ils mêlent leur rayonnement au sien. A de certaines époques de l’histoire, il y a des pléiades de grands hommes ; à d’autres époques, il y a des pléiades de chenapans.
Il a réussi. Il a pour lui désormais l’argent, l’agio, la banque, la bourse, le comptoir, le coffre-fort, et tous ces hommes qui passent si facilement d’un bord à l’autre quand il n’y a à enjamber que de la honte...

En attendant, depuis sept mois, il s’étale ; il a harangué, triomphé, présidé des banquets, pris des millions, donné des bals, dansé, régné, paradé et fait la roue.
Il a réussi. Il en résulte que les apothéoses ne lui manquent pas….

Une chose me frappe pourtant, c’est que dans toutes les qualités qu’on lui reconnaît […] dans tous les éloges qu’on lui adresse, il n’y a pas un mot qui sorte de ceci : habileté, sang-froid, audace, adresse, affaire admirablement préparée et conduite, instant bien choisi, secret bien gardé, mesures bien prises.
Fausses clefs bien faites. Tout est là. … Il ne reste pas un moment tranquille ; il sent autour de lui avec effroi la solitude et les ténèbres ; ceux qui ont peur la nuit chantent, lui il remue. Il fait rage, il touche à tout, il court après les projets ; ne pouvant créer, il décrète.

Non, cet homme ne raisonne pas ; il a des besoins, il a des caprices, il faut qu’il les satisfasse. Ce sont des envies de dictateur. La toute-puissance serait fade si on ne l’assaisonnait de cette façon.
Quand on mesure l’homme et qu’on le trouve si petit, et qu’ensuite on mesure le succès et qu’on le trouve si énorme, il est impossible que l’esprit n’éprouve pas quelque surprise. On se demande : comment a-t-il fait ? On décompose l’aventure et l’aventurier, […] on ne trouve au fond de l’homme et de son procédé que deux choses : la ruse et l’argent. La ruse : nous avons caractérisé déjà ce grand côté, mais il est utile d’y insister.
Il disait à ses concitoyens dans son manifeste : "Je me sens obligé de vous faire connaître mes sentiments et mes principes. Il ne faut pas qu’il y ait d’équivoque entre vous et moi. Je ne suis pas un ambitieux... Élevé dans les pays libres, à l’école du malheur, je resterai toujours fidèle aux devoirs que m’imposeront vos suffrages et les volontés de l’Assemblée. Je mettrai mon honneur à laisser, au bout de quatre ans, à mon successeur, le pouvoir affermi, la liberté intacte, un progrès réel accompli."

Depuis trente-six ans il y avait en France toutes sortes de choses pernicieuses : cette "sonorité": la tribune; ce vacarme: la presse; cette insolence: la pensée; cet abus criant: la liberté.

Il est venu, lui, et à la place de la tribune il a mis le sénat ; à la place de la presse, la censure ; à la place de la pensée, l’ineptie ; à la place de la liberté, le sabre ; et de par le sabre, la censure, l’ineptie et le sénat, la France est sauvée ! Sauvée, bravo ! et de qui, je le répète ? d’elle-même ; car, qu’était-ce que la France, s’il vous plaît ? c’était une peuplade de pillards, de voleurs, d’assassins et de démagogues.

Il a fallu la lier, cette forcenée, cette France, et c’est lui qui lui a mis les poucettes. Maintenant elle est au cachot, à la diète, au pain et à l’eau, punie, humiliée, garrottée, sous bonne garde ;
soyez tranquilles, l'homme, gendarme à la résidence de l’Élysée, en répond à l’Europe ; il en fait son affaire ; cette misérable France a la camisole de force, et si elle bouge :...
- Ah ! qu’est-ce que c’est que ce spectacle-là ? qu’est-ce que c’est que ce rêve-là ? qu’est-ce que c’est que ce cauchemar-là ? d’un côté une nation, la première des nations, et de l’autre un homme, le dernier des hommes, et voilà ce que cet homme fait à cette nation ! Quoi ! il la foule aux pieds, il lui rit au nez, il la raille, il la brave, il la nie, il l’insulte, il la bafoue ! Il dit : il n’y a que moi. Quoi ! dans ce pays de France où l’on ne pourrait pas souffleter un homme, on peut souffleter le peuple ? Ah ! quelle abominable honte !
Et cela pourrait durer ! et vous me dites que cela durera !

Non ! non ! non ! par tout le sang que nous avons tous dans les veines, non ! cela ne durera pas ! Ah ! si cela durait, c’est qu’en effet il n’y aurait pas de Dieu dans le ciel, ou qu’il n’y aurait plus de France sur la terre !Il restera mesquin, il ne sera jamais que le tyran pygmée d’un grand peuple, un batteur de grosse caisse des Champs-Elysées…

L’acabit de l’individu se refuse de fond en comble à la grandeur, même dans l’infamie. Faire hausser les épaules au genre humain, ce sera sa destinée. Il sera hideux, et il restera ridicule. Voilà tout. L’histoire rit et foudroie.
L’historien ne pourra que le mener à la postérité par l’oreille.
L’homme une fois déshabillé du succès, le piédestal ôté, la poussière tombée, le clinquant et l’oripeau et le grand sabre détachés, le pauvre petit squelette mis à nu et grelottant, peut-on s’imaginer rien de plus chétif et de plus piteux ?
L’histoire a ses tigres. Elle ne mêle pas avec eux les chacals.

Je ne sais quelle gangrène de prospérité matérielle menace de faire tomber l’honnêteté publique en pourriture.
Ma foi ! vivons, faisons des affaires, tripotons dans les actions de zinc ou de chemin de fer, gagnons de l’argent ; c’est ignoble, mais c’est excellent ; un scrupule de moins, un louis de plus ; vendons toute notre âme à ce taux ! On court, on se rue, on fait antichambre, on boit toute honte, et si l’on peut avoir une concession de chemins en France ou de terrains en Afrique, on demande une place.

C’est à qui fera ce trafic de soi-même le plus cyniquement, et parmi ces êtres il y a des jeunes gens qui ont l’oeil pur et limpide et toute l’apparence de l’âge généreux, et il y a des vieillards qui n’ont qu’une peur, c’est que la place sollicitée ne leur arrive pas à temps. L’un se donnerait pour une préfecture, l’autre pour une recette, l’autre pour un consulat, l’autre veut un bureau de tabac, l’autre veut une ambassade. Tous veulent de l’argent, ceux-ci moins, ceux-ci plus, car c’est au traitement qu’on songe, non à la fonction. Chacun tend la main. Tous s’offrent.
Un de ces jours on établira un essayeur de consciences à la monnaie.

Les mots indépendance, affranchissement, progrès, orgueil populaire, fierté nationale, grandeur française, on ne peut plus les prononcer en France. Chut ! ces mots-là font trop de bruit ; marchons sur la pointe du pied et parlons bas. Nous sommes dans la chambre d’un malade.

Et la liberté de la presse ! Qu’en dire ? N’est-il pas dérisoire seulement de prononcer ce mot ? Cette presse libre, honneur de l’esprit français, clarté de tous les points à la fois sur toutes les questions, éveil perpétuel de la nation, où est-elle ?

Oui, quelquefois, aux paroles superbes qui lui échappent, à le voir adresser d’incroyables appels à la postérité, à cette postérité qui frémira d’horreur et de colère devant lui, à l’entendre parler avec aplomb de sa "légitimité"et de sa "mission", on serait presque tenté de croire qu’il en est venu à se prendre lui-même en haute considération et que la tête lui a tourné au point qu’il ne s’aperçoit plus de ce qu’il est ni de ce qu’il fait.

Il croit à l’adhésion des prolétaires, il croit à la bonne volonté des rois, il croit à la fête des aigles, il croit aux harangues du conseil d’état, il croit aux bénédictions des évêques, il croit aux serments qu’il s’est fait jurer…

Dédicace spéciale pour Y. Jégo, Nicolas et les autres...

Librement inspiré de V. Hugo.

Le Trublion

lundi 27 février 2012

Jégo ou petit meurtre entre amis de l'UMP...

Nous avions déjà évoqué le soutien particulier que l'UMP donne au député de Seine et Marne Yves Jégo.


A cette occasion, nous avions observé que c'était un soutien timide pour lequel l'UMP avait jugé important de se justifier, tant il paraissait incongru pour tout le monde que l'UMP soutienne Yves Jégo, compte tenu que cet homme retourne sa veste plus vite que son ombre.
Rappelons qu'en Mai 2011 (donc moins d'un an !), Yves Jégo avait claqué la porte de l'UMP en dénonçant une "lepenisation du parti" et rejoint Borloo. 8 mois plus tard, Borloo ayant rendu les armes, son cadavre (politique) était encore chaud qu'Yves Jégo appelait déjà d'une part à la fin de la vie politique de Borloo (sûrement dans l'espoir de prendre sa place à la tête du Parti Radical) et d'autre part à retrouver le parti d'où il était originaire.


A cette occasion, la Lepenisation du parti ne posait plus de problème à Yves Jégo et chacun jugera si l'UMP et particulièrement monsieur Guéant, sont moins à droite aujourd'hui qu'à l'époque.


Cependant, la vie n'étant pas un long fleuve tranquille et la vie politique moins que tout autre, le député du Parti Radical tendance UMP Jégo doit faire face à un adversaire (monsieur Lioret) directement issu de l'UMP, maire de la commune d'à coté et complètement allergique aux volte face Jégoïstes et fidèle gardien des valeurs de l'UMP. Évidemment, s'agissant d'éliminer la concurrence, Yves Jégo a employé les grands moyens, jusqu'à envoyer un huissier...
Yves Jégo et "son exceptionnelle faculté d'adaptation" étant ainsi rappelée, c'est un nouvel affront que l'UMP vient de faire à son candidat investi sur ordre de Naboléon, du Président Sarkozy.


Le matériel de la campagne présidentielle est arrivé dans la ville de Montereau-Fault-Yonne. C'est normal et il était temps.
En revanche, ce qui l'est moins, c'est que le matériel est arrivé à la permanence du candidat Lioret et non à  celle du candidat Jégo... Il ne s'agit certes pas d'une confusion puisque les colis envoyés par l'UMP sont nominatifs !!


C'est donc le candidat non investi qui va servir l'UMP pour la présidentielle pendant que le candidat investi va... multiplier les déclarations sur son projet de Napoleonland, sur son label origine France et continuer de voyager avec le président, dans Air Sarko One ?


Car à l'instar du président sénégalais Wade, Yves Jégo s'accroche au pouvoir. Et pour ce faire, il s'agite comme un pathétique sémaphore, occupant l'espace médiatique en faisant des déclarations indécentes quant à un hypothétique parc d'attraction, un hypothétique label franchouillard qui ne concerne que très peu d'entreprises et par conséquent, encore moins de consommateurs français.
Car plutôt que de s'attaquer au problème de la grande distribution (dangereux car ses liens avec les franchises Leclerc sont forts...) Yves Jégo préfère culpabiliser les entreprises et les consommateurs. Il faut en effet bien du courage pour s'attaquer au problème d'un producteur de poire qui vend 17 centimes le kilo de poire que nous trouvons à plus de 2€ le kilo en grande distribution...


Et cette stratégie, qui n'est pas sans rappeler celle de Sarkozy, permet de ne plus parler du fond, du bilan calamiteux pour la circonscription, du chômage particulièrement en augmentation dans ce sud seine & marne.


Yves Jégo copie si bien le modèle présidentiel, qu'il suscite le même profond rejet de sa personne. Ni les citoyens ni les politiques ne le supportent plus. Trop arrogant, autocrate, et surtout d'une fiabilité douteuse, les cadres de l'UMP n'en peuvent plus ce petit caporal dont les sorties brutales, grandiloquentes et grand-guignolesques ne cachent plus la peur qu'Yves Jégo a d'être mis sur la touche.


C'est donc bien un petit meurtre politique auquel nous assistons car quelle crédibilité peut on légitimement accorder à un candidat si clairement désavoué par son parti ? Les prémisses de l'assassinat ont eu lieu lorsque le directeur de cabinet de Y. Jégo a été exclu de l'UMP, il y a un an.  Comment donc peut on imaginer l'UMP adresser des camouflets publics aussi cinglants sans que le "grand" chef ne soit pas au courant ? Parce que même en ayant l'esprit large et en admettant que ce n'est qu'une initiative de l'UMP, nul doute que Jégo aura vite, très vite fait remonter l'information auprès de qui de droit...


Une fois encore à qui profite le crime ? Sans aucun doute à l'UMP qui montre clairement sa préférence pour un militant qui a fait ses preuves plutôt qu'à un cacique à l'avenir compromis et à la fiabilité douteuse.
Et l'histoire prend un tour savoureux quant on sait qu'Yves Jégo habite un joli petit château ... dans la commune de son adversaire.
Espérons que les électeurs comprendront vite où est leur intérêt.


Et pendant qu'aux banquets du pouvoir les fauves se disputent et grognent pour un morceau de charogne, le changement est en route...


"Le pouvoir est l'aphrodisiaque suprême".  Henri Kissinger


Le Trublion





lundi 20 février 2012

Borloo, à qui profite le crime ?


Petits arrangements entre amis....

Borloo à la tête de Veolia... Environnement ! La revanche, le retour aux sources du chantre des accords de Grenelle ?

La satisfaction de la fibre écologique de cet ex-avocat d'affaire devenu depuis ex-ministre, puis exfiltré du parti majoritaire pour mieux monter un parti radicalement adouci, droite à tendance moins dure. Pour ceux que la droitisation parfois extrême peut faire fuir chez Bayrou.


Mission:

Garder disponible un réservoir de droite en vue d'essayer de limiter la casse pour les élections. Et ne pas laisser s'évaporer certains talents comme Rama Yade ou se débarrasser des encombrants comme Yves Jégo.

À moitié réussi... Storytelling, script d'une manipulation où Borloo casse violemment avec le Président pour incarner une droite républicaine et modérée, rassurante et qui rassemble les timides et les mécontents.

Seulement voilà, tout à un prix et le renvoi d'ascenseur s'appelle Veolia. Influence et revenus assurés pour Borloo. Un petit grain de sable pourtant: tout a été rendu public.


À qui profite le crime ?

Pas à Borloo évidemment, tant les clameurs d'indignations de tout bord rendent la situation très délicate. Pas au vertueux non-candidat des petites élites, qui serait immédiatement pris en flagrant délit de mensonge. Inconcevable pour le candidat du peuple. Alors peut être tout simplement au candidat interne le plus naturel, si ce n'est à l'actuel occupant du siège...

À moins qu'en définitive, Borloo soit finalement puni pour avoir rendu les armes trop tôt. Il s'est rendu sans conditions, sans combat mais surtout sans enchères. En s'avouant hors course trop tôt, il n'a pas capitalisé et ni valorisé ses voix. Bien au contraire, il les a rendues libres et disponibles pour d'autres mais pas forcément pour le candidat du parti majoritaire.

Dès lors, le renvoi d'ascenseur devient caduque. Et comme la stratégie très droitisante de l'UMP commence à réussir puisque les voix FN se réduisent et que Morin a lui aussi abdiqué, prêtant allégeance au candidat sortant, Borloo n'a plus rien où presque à faire valoir.

Le secret éventé le lendemain du discours du candidat n'est pas un hasard:
s'étant annoncé comme le candidat du peuple et pas celui des élites, le candidat sortant Sarkozy s'est placé lui-même en position de ne pas pouvoir officiellement soutenir Borloo. Brillant !! on ne peut que saluer le talent machiavélique de celui qui a dressé le piège.


Borloo est il recyclable ?

 Oui, car le carnet d'adresses de l'intéressé est convoité. Ce n'est qu'une escarmouche, juste une tape sur la main pour rappeler qui est réellement le patron à droite. Un avertissement brutal pour rappeler  tous qu'à l'image d'un gourou, c'est Sarkozy qui fait ou défait les destinées des uns et des autres.

C'est donc à lui que profite le crime en définitive.

"Ce n'est pas la girouette qui bouge, c'est le vent qui tourne" Edgard Faure



Le Trublion

dimanche 19 février 2012

De la Junk-Food à la Junk-Politique...


A l'instar de la « Junk-food », la “Junk-politique” est un néologisme regroupant de nombreuses idées et ce d’autant plus que les acteurs du débat sont variés : citoyens, sociologues, partis politiques, industriels ou encore l’Etat.
En premier lieu, le terme renvoie à un déséquilibre idéologique et aux conséquences sur la santé qui en découlent. Il évoque aussi une forme de rejet de modèles politiques qui viennent d’ailleurs. Ensuite, interviennent les comportements politiques et leur évolution en relation avec celle de la société. Enfin, les hommes politiques et leurs nouvelles offres sont souvent critiqués pour leur implication dans les régimes idéologiquement déséquilibrés.
Quelles sont les controverses liées aux positions de chaque acteur ?
Comment l’étude de leurs interactions permet-elle de cerner le problème de la «Junk politique» ?

samedi 18 février 2012

Storytelling, arme de séduction politique massive



Pour être un homme politique il faut certes avoir un ego surdéveloppé mais aussi une ambition dévorante, de celle qui vous fait accepter toutes les bassesses pourvu que l'ivresse du pouvoir soit au rendez-vous. Il faut également être capable de s'isoler sur le plan émotionnel pour ne pas voir le regard des autres. Sauf les regards de ceux qui vous regardent avec un air adorateur tel qu'il est évident que ceux-là ne pourraient concevoir leur existence sans vous, ceux dont le regard brille rien qu'en entendant prononcer votre nom. Et ils sont légions, plus ou moins anonymes eux aussi...

jeudi 16 février 2012

Un parrainage ou un soutien sinon rien, merci...


Marine Le Pen, comme 12 autres candidats, cherche à obtenir le parrainage de sa candidature via l'obtention de 500 signatures d'élus.

Instituée dès le début de la cinquième République par le général de Gaulle pour écarter les candidatures fantaisistes, la règle ne demandait que 100 élus. De fait,

vendredi 10 février 2012

Eloge de l'autocratie radicale.

Autocratie: " Système politique dans lequel le pouvoir est détenu par un seul homme, qui l'exerce en maître absolu. " Def. Petit Larousse.
Quel que soit soit le support de la recherche, la référence absolue de ce système semble être la Russie, particulièrement celle des Tsars. Il se peut cependant que les dictionnaires aient bientôt à revoir leur reférenciel.

samedi 4 février 2012

Politiques et sectes: affaire d'éducation.

L'Eglise de Scientologie condamnée. Enfin une secte condamnée. Mais pas dissoute hélas. Faute à un argument juridique qui a fait couler de l'encre, beaucoup d'encre car il a été introduit dans une proposition de loi sous l' ère de MAM. On n'a d'ailleurs jamais su exactement qui l'avait écrit...

Il ne s'agit pas aujourd'hui de faire le détective mais de tenter de comprendre pourquoi on peut adhérer a une secte et comment lutter contre, solidairement.

Les critères définissant la secte sont connus, voir le site de la MIVILUDES. Certains parlent de personnes faibles, d'influençables. D'autres parlent de pertes de repères et de présence de la religion. Peut être.

Mais à la base, il y y a un être humain qui ressent un manque quelque part dans son quotidien. Ce manque est une souffrance, plus ou moins grande, plus ou moins consciente mais toujours une faille. Et nous cherchons toujours a soulager nos douleurs.

Les gourous sont malins,

mercredi 1 février 2012

Ceux qui vivent sont ceux qui luttent.

Aujourd'hui, un petit message pour ceux qui ne se résignent pas, ceux qui se battent, anonymes, individuels, collectivement. Que ce soit contre l'injustice sociale, humaine, pour tout ce qui est bon pour l'homme. 


Ceux qui vivent, ce sont ceux qui luttent ;

mardi 31 janvier 2012

Les mauvaises façons du Bâtiment


La lecture de l'actualité d'un blog sympathique,( Flamberge ), nous donne l'occasion de parler d'un véritable problème de fond de notre société.

Les nouveaux propriétaires d'un tout nouveau lotissement se retrouvent, quelques mois après leur installation, victimes de terribles dégâts des eaux résultants de malfaçons. Les conséquences sanitaires potentielles sont inquiétantes

NAPOLEONLAND

Il existe au fin fond du Sud Seine et Marne, une ville, une toute petite ville de 18 000 habitants environ, dont l'édile voue un culte à Napoléon.

Rien de franchement original me direz vous, avec raison. Sachez cependant qu'il ne s'agit pas de Fontainebleau, pourtant légitime en la matière. Il s'agit de la ville dans laquelle à eu lieu une bataille épique, le 18 Février 1814. Sans hésitation vous aurez reconnu Montereau fault Yonne.

Nous ne rappellerons pas l'ensemble de cette bataille homérique qui fut si cruelle que même les livres d'histoire refusent d'en faire mention. Non, parlons plutôt du culte voué par le député-maire Jégo à Napoléon. Tout deux rêvaient d'entrer dans l'histoire et de la faire.
L'un a réussi, l'autre, a défaut d'entrer dans l'histoire, fait des histoires. Et en raconte même mais c'est un autre sujet...
Quant l'un a durablement modifié la France, son fonctionnement (code civil, départements etc ) l'autre défend un Label France. Toujours l'idée de la France rayonnante. Si ce n'est par l'exemple, ce sera par ... quoi donc ?

L'un et l'autre partagent une triste vague d'extermination: l'un a conquis l'Europe en faisant un million de victimes civiles (pertes collatérales, traduire par : pas de chance ! ) et l'autre perdu des emplois (délocalisations, traduire par : pas de chance ! ) en ne sachant pas mener de politique dynamique.

Comme l'objet de son culte, Y. Jégo partage un goût prononcé pour le despotisme et l'autocratie.

En l'honneur de son illustre modèle, et pour concrétiser son label Origine France, Yves JEGO propose de créer un parc d'attraction sur le thème de Napoléon. Heureusement (ou pas !) le ridicule ne tue pas, sinon il faudrait faire des élections anticipées. Ce qui pourrait être une bonne chose pour cette ville mais halte aux spéculations. "Il faut des fêtes bruyantes aux populations, les sots aiment le bruit, et la multitude, c'est les sots" dixit Napoléon.

Imaginons donc ce parc:

Accueilli par des grognards commercialement rigolards, nous serions mobilisés dans un régiment de touristes et nous marcherions, en long, en large, dans des paysages artificiels rappelant les pays glorieusement conquis. Une parade de Hussards, sur de fringants chevaux, passerait devant nous.
Les écuyers feraient monter nos enfants sur des poneys.

Nous nous perdrions avec délice dans les dédales d'un labyrinthe figurant le code civil, jusqu'à trouver notre sauveur, au coeur dudit labyrinthe, une reproduction d'un avocat sur les flancs duquel serait gravé le moyen de s'en sortir.

Une balade organisée par le train des équipages. (Véritablement créé par Napoléon.)

Une promenade mélancolique sur l'Yonne, rebaptisée Bérezina pour le coup. Fin de parcours avec un feu d'artifice tiré par les canons, si chers a Napoléon.

La sortie nous ferait passer devant une statue des deux grands hommes, Napoléon et Jégo, bras dessus-dessous, qui partageraient la même légende, souvent citée par le maire: " le boulet qui m'emportera n'est pas encore fondu ! " A vrai dire, il serait bon de lui ouvrir les yeux car il est entouré par un certain nombre de boulets qui finiront par l'emporter.

Aucune chance qu'un tel parc voie le jour, heureusement. Les quelques 200 millions d'euros nécessaires auront trouvé une bien meilleure affectation dans une politique locale.

Appliquant jusqu'au bout les préceptes de son mentor qui disait " si vous escomptez avoir du succès dans le monde, promettez tout, ne donnez rien " , Yves Jégo ne prend jamais aucun risque. Sauf peut être celui d'être ridicule mais ce n'est pas mortel...


Le Trublion





lundi 30 janvier 2012

En arrière toute !

Peut-être le dernier ordre donné par le capitaine Smith, commandant du Titanic. Avec les conséquences que l'on connait: un effroyable naufrage...

Le capitaine Sarkozy envisage de donner le même ordre sur le plan social, avec les mêmes funestes conséquences.

Plus fort que "Retour vers le Futur", c'est véritablement "En avant pour le passé !"

Explications:

Sous l'Ancien Régime, l'exercice des arts et métiers était organisé en associations appelées corporations, métiers ou corps de métiers. Ces corporations réglaient le fonctionnement du travail dans leurs domaines. La corporation avait une administration organisée, des statuts propres et dont l'exécution était confiée a des commissaires qu'on appelait jurés ou syndics. Les statuts fixaient minutieusement les conditions de travail, y compris les salaires.

C'est la Révolution Française qui supprima définitivement ces ententes (corporations) au nom de la liberté. En effet, elles pesaient fortement sur l'activité législative de la représentation politique, chose déjà insupportable à l'époque. Certains en ont même perdu la tête...

La misère poussait les gens des campagnes a tenter leur chance en ville. Du fait de la disparition des "ententes", il n'y avait plus aucune protection de la classe ouvrière. Il fallait alors accepter les conditions imposées par l'employeur, qui ne pouvaient pas être discutées collectivement, ni individuellement bien sûr.

Il en résulta une surexploitation du monde ouvrier, générant une grande misère avec de grandes conséquences sur l'état physique de la population.

Après ce bref historique, nous voyons bien que cette proposition incroyable de faire en sorte que les accords approuvés au sein d'une entreprise s'imposent à la loi est un formidable danger de régression sociale !!
Non seulement on imagine mal une entreprise faire marche arrière lorsqu'elle aura réussi à " flexibiliser " au maximum son outil de production favori, l'Homme, mais en plus la représentation syndicale sera rapidement réduite a un rôle consultatif. En fait, dès que les objectifs du patronat seront atteints. Le summum de la productivité sera atteinte, pour le plus grand malheur des uns et le bonheur des autres.

Alors évidemment, notre bon capitaine, grand pourfendeur des 35 heures n'y voit que du bien. Au passage, notons que pour son cas personnel, il avouait il y a peu qu'il envisageait de contribuer à l'effort national en se flexibilisant lui-même, en ne travaillant que du Mardi au Jeudi...

Les promesses des politiques sont comme les icebergs: un tiers de conséquences visibles, deux tiers de conséquences invisibles. Et catastrophiques !!  A nous d'éviter le naufrage en changeant de capitaine.

N'oublions pas les sages paroles d'un ex-candidat à la Présidentielle:

" On ne peut pas dire la vérité à la télévision: il y a trop de gens qui la regardent ". Coluche.


Le Trublion