Politique et Sectes, affaire d'éducation


L'Eglise de Scientologie condamnée. Enfin une secte condamnée. Mais pas dissoute hélas. Faute à un argument juridique qui a fait couler de l'encre, beaucoup d'encre car il a été introduit dans une proposition de loi sous l' ère de MAM. On n'a d'ailleurs jamais su exactement qui l'avait écrit...

Il ne s'agit pas aujourd'hui de faire le détective mais de tenter de comprendre pourquoi on peut adhérer a une secte et comment lutter contre, solidairement.

Les critères définissant la secte sont connus, voir le site de la MIVILUD. Certains parlent de personnes faibles, d'influençables. D'autres parlent de pertes de repères et de présence de la religion. Peut être.

Mais à la base, il y y a un être humain qui ressent un manque quelque part dans son quotidien. Ce manque est une souffrance, plus ou moins grande, plus ou moins consciente mais toujours une faille. Et nous cherchons toujours a soulager nos douleurs.

Les gourous sont malins, d'une intelligence marketing à faire pâlir le premier major de promotion de la plus grande école de commerce. Rien n'est laissé au hasard. Récemment, un individu, en pleine rue, demandait aux passants s'ils voulaient savoir s'ils étaient stressés et jusqu'à quel point... Tentant mais si on y réfléchit un tout petit peu, nous sommes tous stressés, et l'ambiance du moment y est propice.

De là, on vous fait passer des tests sur une machine, vous êtes bien sûr beaucoup plus stressés et on vous propose alors des méthodes pour retrouver du bien être. Livres, séances, accompagnement, et hop, vous êtes pris, reste a ferrer le poisson...

Comment lutter contre ces sectes ? D'abord, en permettant leur dissolution légale. Mais surtout, il faut informer, éduquer. Cela commence à l'école. Il appartient donc à nos députés de se saisir de la question et de cesser de raboter outrageusement les moyens de l'Éducation Nationale (qui devrait plutôt s'appeler Instruction Nationale car l'éducation relève de la famille...).

Il faut instruire nos futures générations, il faut revenir à l'idéal de Jules Férry qui proposait un socle commun de connaissance pour avoir des citoyens éclairés ce qui permettait a ceux qui le pouvaient ou voulaient, d'aller plus loin dans l'étude mais en aucun cas d'avoir des laissés pour compte.

Aujourd'hui, l'heure est à la division, au nivellement par le bas. Inimaginable de penser que de grandes écoles donnent des cours de français à des premières années ! Inacceptable même ! Tout est fait pour dégoûter prof et élèves et selon le milieu social, on aura des chances ou pas de faire des études.

On pourrait penser à une théorie du complot qui consisterait à volontairement abaisser le niveau culturel de la population pour mieux la manipuler. Séduisant. Mais théorie qui rencontre un écueil de taille: il faudrait que nos élites soient suffisamment intelligentes pour établir un tel plan d'ensemble et puis il faudrait dans le même temps qu'ils puissent s'entendre durablement sur un projet a l'échelle de plusieurs décennies. Dans les deux cas, tout reste a prouver.

De cette division nait l'isolement, celui qui fait qu'on ignore son voisin, celui qui nous rend égoïstement insensible à la misère. Celui qui subrepticement nous met des oeillères à la misère des autres, trop concentré sur la nôtre. Celui enfin qui nous fait acheter notre bonne conscience en fin d'année lors des kermesses caritatives télévisuelles.

Dans une certaine mesure, les sectes et les partis politiques ont en commun qu'ils jouent sur les craintes des gens, mais les uns sont un peu moins nocifs que les autres...

"Le principal devoir de l'homme envers lui-même est de s'instruire, le principal devoir de l'homme envers les autres est de les instruire." Emile Littré.

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