Marine
Le Pen, comme 12 autres candidats, cherche à obtenir le parrainage de
sa candidature via l'obtention de 500 signatures d'élus.
Instituée
dès le début de la cinquième République par le général de Gaulle pour
écarter les candidatures fantaisistes, la règle ne demandait que
100 élus. De fait,
il y a eu 2 candidats en 65, 7 en 69 et 12 en 74... et c'est en 1976 que la règle est passée à 500 signatures.
il y a eu 2 candidats en 65, 7 en 69 et 12 en 74... et c'est en 1976 que la règle est passée à 500 signatures.
Qui
peut signer :
Les
députés, les sénateurs, les parlementaires européens, les
conseillers régionaux et généraux ainsi que les membres de
l'assemblée corse et des assemblées d'outre-mer.
Au
total, il y a donc potentiellement 47 000 élus
qui peuvent signer.
Nous
ne pouvons donc que nous inquiéter de la puissance du pouvoir
central qui est capable de museler ces milliers d'élus pour que
Marine Le Pen (et les autres candidats) ne puisse obtenir des
signatures !!
Elle
a donc beau jeu d'hurler qu'elle est rejetée à cause de "consignes"
et de réclamer l'anonymat des signatures. Encore que ce ne serait
pas une mauvaise chose. Si les parrainages deviennent anonymes, il
n'est pas sûr qu'elle en ai beaucoup plus. Parce qu'après tout, c'est aussi une liberté démocratique de ne pas donner sa signature.
Il
y a une prise d'otage de cette liberté qui doit nous inquiéter. Et
plus encore lorsque les "nantis" des grands partis jouent
la condescendance en daignant s'intéresser au problème mais du bout
des lèvres. Alors quoi, on aiderait Le Pen parce qu'elle représente
20% d'électorat et pas les 11 autres candidats, au nom d'une
hiérarchisation non pas des cultures mais bien du réservoir de voix
potentiel ? Il y a là un détournement de la démocratie
inadmissible, un contournement de la règle insupportable ( mais c
'est un sport de droite... ) et qui peut ouvrir la porte à bien d'autres
affairismes !
En
revanche, la recherche du soutien officiel d'un candidat par un parti
est un exercice compliqué et risqué, d'autant plus lorsque le candidat en
question est considéré aussi fiable qu'un gadget chinois. C'est la
pénible expérience que vient de faire l'empereur
du Sud Seine et Marne,
le maire de Montereau Fault Yonne, Yves Jégo.
Auto-investi UMP le 28 Janvier et clamant qu'il ne saurait n'y avoir d'autres
prétendants que lui sous le soleil puisque le bon Président lui avait assuré qu'il serait
le seul porteur de bannière UMP, Yves Jégo a finalement reçu
contre toute attente la confirmation de son investiture. Contre toute
attente également, l'UMP a jugé nécessaire de s'expliquer par courrier du 6 Février. ( voir
ici )
A
la lecture de cet édifiant courrier, on comprendra facilement que
l'UMP ne soutient Yves Jégo que par ordre du Président et pas du
tout parce qu'il représente les valeurs de la famille politique...
D'ailleurs,
cet ordre est un camouflet démocratique au choix des militants
départementaux, aux instances nationales qui ont renié leur indépendance et l'investiture donnée à une femme pour la donner à un homme. La
parité n'est pas encore de mise à droite, le respect des militants
non plus.
La question qui se pose maintenant à ces militants est la suivante: vont ils obéir en braves petits soldats décérébrés ou bien vont ils avoir le courage de maintenir leur conviction et voter pour le candidat UMP non investi mais fidèle ?
Toujours est-il qu'avec ce type de soutien, il n'y a pas besoin d'adversaire...
A travers ces deux exemples de détournement de la démocratie, il est évident que le changement est plus qu'une alternative, c'est un devoir.
" S'il existe quelqu'un de pire que le bourreau, c'est son valet. " Mirabeau
Le Trublion
J'adore l'image du gadget chinois !
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