jeudi 16 février 2012

Un parrainage ou un soutien sinon rien, merci...


Marine Le Pen, comme 12 autres candidats, cherche à obtenir le parrainage de sa candidature via l'obtention de 500 signatures d'élus.

Instituée dès le début de la cinquième République par le général de Gaulle pour écarter les candidatures fantaisistes, la règle ne demandait que 100 élus. De fait,
il y a eu 2 candidats en 65, 7 en 69 et 12 en 74... et c'est en 1976 que la règle est passée à 500 signatures.

Qui peut signer :
Les députés, les sénateurs, les parlementaires européens, les conseillers régionaux et généraux ainsi que les membres de l'assemblée corse et des assemblées d'outre-mer.
Au total, il y a donc potentiellement 47 000 élus qui peuvent signer.

Nous ne pouvons donc que nous inquiéter de la puissance du pouvoir central qui est capable de museler ces milliers d'élus pour que Marine Le Pen (et les autres candidats) ne puisse obtenir des signatures !! 
Elle a donc beau jeu d'hurler qu'elle est rejetée à cause de "consignes" et de réclamer l'anonymat des signatures. Encore que ce ne serait pas une mauvaise chose. Si les parrainages deviennent anonymes, il n'est pas sûr qu'elle en ai beaucoup plus. Parce qu'après tout, c'est aussi une liberté démocratique de ne pas donner sa signature.

Il y a une prise d'otage de cette liberté qui doit nous inquiéter. Et plus encore lorsque les "nantis" des grands partis jouent la condescendance en daignant s'intéresser au problème mais du bout des lèvres. Alors quoi, on aiderait Le Pen parce qu'elle représente 20% d'électorat et pas les 11 autres candidats, au nom d'une hiérarchisation non pas des cultures mais bien du réservoir de voix potentiel ? Il y a là un détournement de la démocratie inadmissible, un contournement de la règle insupportable ( mais c 'est un sport de droite... ) et qui peut ouvrir la porte à bien d'autres affairismes !

En revanche, la recherche du soutien officiel d'un candidat par un parti est un exercice compliqué et risqué, d'autant plus lorsque le candidat en question est considéré aussi fiable qu'un gadget chinois. C'est la pénible expérience que vient de faire l'empereur du Sud Seine et Marne, le maire de Montereau Fault Yonne, Yves Jégo.

Auto-investi UMP le 28 Janvier et clamant qu'il ne saurait n'y avoir d'autres prétendants que lui sous le soleil puisque le bon Président lui avait assuré qu'il serait le seul porteur de bannière UMP, Yves Jégo a finalement reçu contre toute attente la confirmation de son investiture. Contre toute attente également, l'UMP a jugé nécessaire de s'expliquer par courrier du 6 Février. ( voir ici )

A la lecture de cet édifiant courrier, on comprendra facilement que l'UMP ne soutient Yves Jégo que par ordre du Président et pas du tout parce qu'il représente les valeurs de la famille politique...

D'ailleurs, cet ordre est un camouflet démocratique au choix des militants départementaux, aux instances nationales qui ont renié leur indépendance et l'investiture donnée à une femme pour la donner à un homme. La parité n'est pas encore de mise à droite, le respect des militants non plus.

La question qui se pose maintenant à ces militants est la suivante: vont ils obéir en braves petits soldats décérébrés ou bien vont ils avoir le courage de maintenir leur conviction et voter pour le candidat UMP non investi mais fidèle ?

Toujours est-il qu'avec ce type de soutien, il n'y a pas besoin d'adversaire...

A travers ces deux exemples de détournement de la démocratie, il est évident que le changement est plus qu'une alternative, c'est un devoir.

" S'il existe quelqu'un de pire que le bourreau, c'est son valet. " Mirabeau


Le Trublion 

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